Le président de la Fédération protestante de France appelle Emmanuel Macron à être attentif à la place des religions en France

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Dans une tribune publiée dans La Vie, le président de la Fédération protestante de France, François Clavairoly, adresse au président de la République fraichement réélu, Emmanuel Macron, les « réflexions » des protestants sur ce qu’ils attendent « de cette mandature quant à la laïcité et la place des religions dans le pays ». 

« La République est laïque, la société française ne l’est pas », écrit François Clavairoly dans une tribune adressée à Emmanuel Macron et publiée hier, mercredi 27 avril, dans l’hebdomadaire chrétien La Vie.

Dans cette déclaration, le président de la Fédération protestante de France (FPF), entend rappeler au président de la République que la société française laïque n’a pas vocation à éradiquer le culte de l’espace publique.

« Notre société a des racines, des mythes fondateurs connus ou implicites : ces sources cachées de la société que sont le judaïsme, le christianisme et l’islam nourrissent aujourd’hui encore la culture », écrit-il.

« Une société d’où le culte serait éradiqué de la culture nous préparerait des lendemains barbares », affirme le président de la FPF qui ajoute qu’au même titre, « une inégalité de traitement entre les cultes serait insupportable ».

Il rappelle également ce à quoi renvoie le terme de « laïcité » : un équilibre entre le « principe de neutralité de l’Etat en matière confessionnelle » et le principe « de liberté d’expression et de culte dans l’espace public ».

« La laïcité est un terme précis qui renvoie autant au principe de neutralité de l’État en matière confessionnelle qu’au principe de liberté d’expression et de culte dans l’espace public. Elle est un principe et non pas une valeur à la main de quiconque voudrait à sa guise valoriser ou humilier telle ou telle religion. »

François Clavairoly appelle ensuite à la mise en application de deux mesures qui permettront selon lui de « vivre ensemble la laïcité pour une meilleure inclusivité des cultes ».

Citant Régis Debray qui parlait d’une « laïcité d’intelligence » et Paul Ricoeur qui évoquait une laïcité « de dialogue ou de reconnaissance », il plaide en faveur de l’interministérialité du fait religieux.

« Dans une responsabilité partagée, selon une vision délibérément interministérielle et sous la tutelle du Premier ministre, pour tenir réellement compte de la réalité de son champ d’action », poursuit le protestant qui note que, si « le lien avec le ministère de l’Intérieur, qui donne sans conteste une note ‘policière’ ou ‘territoriale’ à la question du culte est nécessaire », il est loin d’être « suffisant ».

Il conclut son propos en mentionnant la « loi du 24 août 2021 », loi confortant le respect des principes de la République, dont les dispositions « qui s’ajoutent à ce que la loi de 1905 contient », apportent, selon lui, soupçons et contraintes aux associations cultuelles.

Camille Westphal Perrier

Crédit image : Creative Commons / Wikimedia

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